Une première critique s’adresse à la libéralisation des services de réseaux (transports, télécommunications, gaz, etc.). Selon la théorie libérale, cette stratégie offrirait des coûts plus avantageux résultant d’une guerre des prix et encouragerait l’innovation, ce que ne permettraient pas les monopoles publics. Toutefois, dans la pratique et dans certains cas, la libéralisation a conduit à la formation d’oligopoles et, finalement, il s’agirait plus d’une « concurrence de façade » qui bénéficie aux grandes entreprises plutôt qu’aux consommateurs.
Par ailleurs, le recours à la concurrence s’est accompagné de coûts de transaction. Ainsi, dans les industries de réseau comme l’électricité, on a choisi de découper des compagnies, qui étaient intégrées verticalement. La transmission par le réseau est restée à la charge d’un seul opérateur (ERDF) mais la production et la vente ont été mises en concurrence. Or, les échanges d’informations nécessaires à la coordination entre toutes ces nouvelles entités ont un coût, qui peut être élevé. L’encadrement nécessaire au fonctionnement de la concurrence est lui aussi onéreux avec, entre autres, le coût de fonctionnement des différentes instances de régulation.
De plus, on peut craindre pour certaines activités un accroissement des coûts à la charge des contribuables. En effet, dans une situation de monopole, l’ensemble des bénéfices tirés de l’exploitation des activités rentables est utilisé pour financer et combler les pertes éventuelles sur le reste du réseau – ce qui permet de réduire d’autant les subventions publiques. L’ouverture à la concurrence peut avoir pour conséquence la concentration de l’activité sur les activités les plus rentables ce qui donne lieu à une hausse des profits, lesquels peuvent être redistribués aux usagers sous la forme d’une baisse des tarifs et aux actionnaires sous la forme de dividendes. Toutefois, dans le cadre des missions de service public, les activités les moins rentables seraient alors financées par les contribuables.
On peut dire également que la mise en concurrence des opérateurs dans les secteurs de services universels a dans certains cas conduit à baisser les coûts de production pour obtenir des marchés à ceux qui étaient les moins chers. Ceci a engendré une diminution progressive des standards minimaux de qualité et d’universalité normalement imposés par les États membres.
Enfin, des conséquences négatives concernant le volume de l’emploi et la qualité des conditions d’emploi dans le secteur des services doivent également être considérées.
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